
Lauréate 2019 du programme Génération Climat - Grâce au soutien financier de Génération Climat, Leilia s’est engagée pour six mois auprès de l’ONG Envol Vert, une association de protection de la forêt et de développement rural au Pérou. Son but : lutter contre la déforestation et l’insécurité alimentaire grâce à un projet de reforestation d’exploitations cacaoyères.
Avec ses 5 millions de producteur·rice·s et ses 8 millions d’hectares, le secteur cacao est la troisième cause de déforestation au monde, alors que la demande en chocolat devrait augmenter de 20% d’ici à 2025 selon le CIRAD. Au Pérou, la culture du cacao a été impulsée par l’État pour remplacer la production de coca, notamment dans la partie amazonienne du pays, et compte actuellement plus de 100 000 familles productrices. Le ministère de l’Agriculture péruvien indique que 36% de ces 100 000 familles se trouvent dans un état de pauvreté et 7% dans celui d'extrême pauvreté.
Envol Vert est une association basée en Colombie, en France et au Pérou. Elle suit trois lignes d’action axées vers l’autonomisation des producteurs : la conservation des forêts primaires, le développement d’alternatives à la déforestation ainsi que la reforestation d’aires dégradées. La première étape vers l’autonomie des producteur·rice·s sur les projets de reforestation mis en place par l’ONG est un cycle de formations. Elles ont été construites pour apporter un vrai plus technique aux agriculteur·rice·s et leur permettre de trouver, de façon collective, des solutions biologiques et durables aux maladies, à la reproduction des mauvaises herbes, à l’attaque de ravageurs et à la mortalité des arbres et arbustes.
« Le sol, c’est la vie : c’est ce que nous a dit un jour un producteur, même si on en est déjà persuadé, ça fait du bien de l’entendre ! », se réjouit Leilia.
Les exploitations de cacao dans la région de Leoncio Prado au nord du Pérou sont dans leur majorité des monocultures. La zone est une zone largement touchée par la déforestation et l'extrême pauvreté. C’est donc pour reforester ces champs et trouver des alternatives économiques pour les familles par les fruits et le bois d’oeuvre que la thématique des systèmes agroforestiers est traitée avec les agriculteur·rice·s. Les systèmes agroforestiers passent, en premier lieu, par la réalisation de dessins détaillés des exploitations. Dans le cadre de sa mission, Leilia a réalisé les diagnostics requis en visitant les exploitations et les villages producteurs de cacao avant de proposer des plans de reforestation adaptés.
© Leilia D., 6 designs de parcelles réalisés par les agriculteur·rice·s
Avec l’appui d’un ingénieur agroforestier, la réflexion a mené à intégrer des espèces locales, natives et diversifiées. Plus d’une dizaine de plans ont été réalisés intégrant des cèdres, des caobas, des tornillos, des buschillas, des capironas ainsi que des arbres fruitiers (anone, fruits à pain, prunier mombin, agrumes...). En parallèle, Leilia s’est aussi penchée sur la consolidation des rives d’un village fortement atteint par les inondations, en introduisant trois espèces natives d’arbres ayant un système racinaire profond et étendu : la buschilla, le yacushimbillo et le shimbillo. Pour en savoir plus sur les résultats de son action par village, découvrez le rapport bimestriel ici.
Sa mission ayant été écourtée par la crise du COVID-19, Leilia souhaite retourner le plus rapidement possible sur place pour achever son travail, déjà bien entamé !
© Leilia D., l'ingénieur agroforestier en train de compter les arbres présents dans une pépinière
Quelques chiffres:
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